Le projet
Les posidonies : le poumon de la Méditerranée menacé
Les posidonies sont des plantes aquatiques situées à basse profondeur dans la mer Méditerranée. En plus d’être un refuge pour de nombreux animaux marins, les herbiers de posidonie agissent comme des puits de carbone qui fixent le carbone sous terre lors de leur lente croissance, quelques centimètres par an. En Corse, ils recouvrent 60% des fonds marins entre 0 et 40 mètres de profondeur et, tel un poumon sous la mer, ont accumulé 15% du carbone de l’air depuis 4 000 ans. Ses caractéristiques exceptionnelles en font une espèce essentielle dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Cependant, l’activité humaine bouscule cet équilibre : en plus de la pression exercée par le changement climatique, l’ancrage des bateaux de plaisance dans ces eaux côtières déracinent les herbiers sur plusieurs mètres et détruisent la biodiversité de façon conséquente.
Depuis 2020, le mouillage des bateaux de plus de 24 mètres est interdit dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. C’est à la suite de cette action que le projet RenforC du G.I.S Posidonie a pu s’enclencher pour tenter de réparer cette nature fragilisée.
Le programme RENFORC
Le programme RenforC (Renforcement des puits de carbone en milieu marin) du G.I.S Posidonie consiste à replanter des herbiers à l’aide de boutures dans le golfe de Sant’Amanza à Bonifacio, en Corse.
Il est divisé en quatre phases de réalisation :
Phase 1 : L’organisation d’un séminaire pour la présentation du projet aux partenaires et surtout le partage de protocoles de transplantation entre les quatre équipes d’interventions partenaires du projet – THALASSA Marine research & Environmental awareness (France) ; Biosurvey (Italie) ; Instituto Mediterráneo de Estudios Avanzados (Espagne) ; l’International School for Scientific Diving “Anna Proietti Zolla” (Italie).
Phase 2 : La mise en place d’expéditions scientifiques lors desquelles les boutures sont prélevées en amont puis replantées dans les zones endommagées par les 4 équipes. Un suivi annuel des herbiers est ensuite prévu après l’expérimentation dans une optique de comparaison scientifique des performances des différentes techniques utilisées par chaque équipe.
Non seulement ce programme permettrait la restauration d’un écosystème indispensable, mais il contribuerait également à l’avancée scientifique dans ce domaine en comparant différentes méthodes de transplantation.
Phase 3 : Expérimentation d’un protocole supplémentaire basé sur des boutures, récoltées en épave à la place des transplants prélevés dans l’herbier afin d’étudier l’influence de l’origine des transplants.
Phase 4 : Le suivi des expérimentations continue avec l’addition de certains facteurs comme le dosage des carbohydrates, la mesure de la longueur et de la vitesse de croissance des feuilles. Cela permet d’évaluer la vitalité des boutures.
Une recherche de floraisons des Posidonies a été effectuée en parallèle.